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LES FRACTURES DE JAMBE

Les fractures de jambe sont des fractures fréquentes : 3ème localisation des fractures après l'avant-bras et le fémur.
Elles concernent 3 garçons pour 1 fille, vers l'âge de 8 ans en moyenne.
Dans 70% des cas, le tibia est fracturé isolément (sans fracture du péroné).

Elles surviennent lors d'accidents de la voie publique, d'accidents sportifs (VTT, roller, skate, ski...).

En fonction de la localisation, on distingue :
les fractures de l'extrémité supérieure du tibia (accès direct)
les fractures de la diaphyse du tibia (accès direct)
les fractures de l'extrémité inférieure du tibia (accès direct)

En fonction du mécanisme traumatique responsable de la fracture, on distingue :
les fractures par torsion : rotation du corps sur un pied fixé au sol chez le petit enfant, ou accident de sport chez l'enfant plus grand
les fractures en flexion
les fractures par choc direct
les fractures par compression

En fonction du trait de fracture et de la notion de stabilité, on distingue :
les fractures stables : fracture isolée du tibia à trait spiroïde, oblique, transversal ; les fractures du tibia et du péroné à trait transversal
les fractures instables : fracture du tibia et du péroné à trait oblique ou comminutif (plusieurs fragments)

Fractures de jambe : classification en fonction de la stabilité.

 

Les fractures de l'extrémité supérieure du tibia : 

Ces fractures touchent le jeune enfant, et sont souvent isolées.

Le traitement de référence est ORTHOPEDIQUE par immobilisation dans un plâtre cruro-pédieux, sans anesthésie pour les fractures non déplacées, après réduction sous anesthésie générale pour les fractures déplacée.

Le plâtre sera fendu pour éviter un syndrome de loge, et la fracture sera surveillée en hospitalisation.
Il faut impérativement surveiller l'absence de déplacement secondaire dans le plâtre en réalisant des radiographies de contrôle pendant 3 semaines.
La durée d'immobilisation sera de 45 à 60 jours.
Avant l'âge de 12 ans, la rééducation en sortie de plâtre est inutile.
En sortie de plâtre, les enfant peuvent boiter pendant plusieurs semaines sans que cela n'ait aucune conséquence.

Certaines de ces fractures peuvent évoluer très rapidement vers une désaxation en valgus (la jambe se dévie progressivement à l'extérieur) .
La conséquence esthétique est parfois impressionnante. Il faut cependant éviter de corriger chirurgicalement la désaxation car l'évolution naturelle est souvent favorable, vers une réaxation spontanée.


Fracture de l'extrrémité supérieure du tibia, chez un petit enfant, peu déplacée.
Fracture de l'extrrémité supérieure du tibia, en cours de consolidation : il faut noter l'encoche sur le bord interne de l'os.
Désaxation de la jambe gauche en cours de consolidation d'une fracture de l'extrémité supérieure de jambe.
Evolution spontanée de la désaxation sur une période de 5 ans, SANS CHIRURGIE.
   

Cas particulier des fractures de fatigue :

Elles surviennent sur des enfants très sportyifs, se manifestent par des douleurs mécaniques, rythmées par les activités physiques.
La radiographie peut être normale au début. dans les cas classiques, elle montre une image de réaction osseuse sur la partie interne et arrière du tibia (extémité supérieure), cette image pouvant d'ailleurs être confondue avec une tumeur !

Image de réaction osseuse de la partie supérieure, interne et arrière du tibia qui peut évoquer une tumeur maligne (cancer), alors qu'il ne s'agit que d'une fracture de fatigue !

Il faut savoir recontôler radiographiquement ces images, mais en cas de doute par rapport à une tumeur, une biopsie chirurgicale de la lésion peut être souhaitable.
Bien entendu, le repos sportif est obligatoire.

   

Les fractures de la diaphyse du tibia (partie longue et centrale) : 

Secondaires à des chocs directs ou des chutes lors d'activités sportives (ski) ou d'accidents de la voie publique, elles sont souvent évidentes cliniquement en raison des douleurs importantes, de l'impossibilité de marcher et de la déformation de la jambe (oedème et écchymose, plus ou moins déplacement).

Elles peuvent se compliquer d'ouverture de la peau, ce qui en fait une urgence à traiter.
Elles peuvent également se compliquer de syndrome de loge, ces fractures nécessite donc une surveillance hospitalière stricte.

Le traitement des ces fractures tibiales EST AVANT TOUT ORTHOPEDIQUE, c'est-à-dire par immobilisation dans un plâtre cruro-pédieux, réalisé sans anesthésie générale si la fracture n'est pas déplacée, ou avec anesthésie générale si la fracture doit être remise en bonne position (réduite).

Les indications de traitement chirurgical par enclouage centro-médullaire élastique stable sont rares (10% des cas) : fractures ouvertes, enfants polytraumatisés.
Même la plupart des fractures instables sont accessibles au traitement orthopédique par modification de la forme du plâtre (gypostomie).
Certains auteurs estiment que l'enclouage centro-médullaire expose au risque de pseudarthrose du tibia (absence de consolidation).

La surveillance radiographique du traitement par plâtre est impérative avec des contrôles à J+7, J+14 et J+21. Bien souvent, une botte de marche en résine est réalisable après 1 mois de plâtre cruro-pédieux.

 

Fracture du 1/3 central du tibia, par accident de ski (la chaussure de ski est d'ailleurs radiographiée...), de type spiroïde.
Fracture spiroïde de la diaphyse du tibia.
Fracture transversale du tibia : traitement de référence par immobilisation plâtrée permettant d'aligner les axes osseux.
   
Les fractures de l'extrémité inférieure du tibia :

Comme les autres variétés de fractures du tibia, elles sonts secondaires à des chocs directs ou des chutes lors d'activités sportives (ski) ou d'accidents de la voie publique, et elles sont souvent évidentes cliniquement.
Le traitement de référence est là encore orthopédique par immobilisation plâtrée avec ou sans anesthésie générale en fonction de l'existence ou de l'absence de déplacement.

Le traitement chirurgical reste rare.

L'immobilisation varie de 6 à 8 semaines et utilise d'abord un plâtre cruro-pédieux, puis une botte de marche en résine.

Fracture de l'extrémité inférieure du tibia et du péroné : traitement de référence par immobilisation avec anesthésie générale plâtrée permettant d'aligner les axes osseux.
   
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