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LES FRACTURES DE CHEVILLE

Les fractures de cheville sont fréquentes (23% des traumatismes du membre inférieur de l'enfant), survenant principalement après l'âge de 11 ans.
Elles touchent 70% de garçons pour 30% de filles.

Elles surviennent lors d'accidents de la voie publique, d'accidents sportifs.

Lorsqu'elles touchent la zone de croissance (fractures décollement épiphysaire), elles peuvent se compliquer plus tard d'inégalité de longueur et de trouble d'axe. Lorsqu'elles touchent l'articulation, elles peuvent se compliquer d'arthrose.

En fonction de la localisation, on distingue :
les fractures de la zone de croissance (décollement épiphysaire)
les fractures articulaires

En fonction du mécanisme traumatique responsable de la fracture, on distingue :
les fractures par supination-inversion
les fractures par pronation-éversion-rotation externe
les fractures par supination-flexion plantaire
les fractures par supination-rotation externe

Fractures de cheville: classification en fonction du mécanisme. de gauche à droite :
supination-inversion
pronation-éversion-rotation externe
supination-flexion plantaire
supination-rotation externe

 

Les fractures décollement épiphysaire type I : 

Peu fréquentes à ce niveau, elles se rencontrent chez le jeune enfant en cas de traumatisme en flexion dorsale.

Le traitement de référence est ORTHOPEDIQUE par immobilisation dans un plâtre cruro-pédieux, sans anesthésie pour les fractures non déplacées, après réduction sous anesthésie générale pour les fractures déplacée.
La durée d'immobilisation sera de 6 semaines environ.


Fracture décollement épiphysaire de type I avec déplacement en valgus (vers l'extérieur).
   

Les fractures décollement épiphysaire type II : 

Fracture de cheville la plus fréquente.
Le trait de fracture passe en partie dans la zone de croissance, puis gagne la zone large du tibia (métaphyse).

Le traitement de référence est ORTHOPEDIQUE par immobilisation dans un plâtre cruro-pédieux, sans anesthésie pour les fractures non déplacées, après réduction sous anesthésie générale pour les fractures déplacées.
La durée d'immobilisation sera de 6 semaines.

Fracture décollement épiphysaire de type II de type marginale postérieure.

Fracture décollement épiphysaire de type II de type marginale postérieure : aspect clinique à gauche, déplacement radiographique vers l'arrière.
Fracture décollement épiphysaire de type II en valgus (déplacement vers l'extérieur) : traitement par réduction sous anesthésie et immobilisation plâtrée.
Fracture décollement épiphysaire de type II en valgus (déplacement vers l'extérieur) : traitement par réduction sous anesthésie, ostéosynthèse par broches, et immobilisation plâtrée.
   
Les fractures décollement épiphysaire type III : 

Le trait de fracture passe en partie dans la zone de croissance, puis gagne l'intérieur de l'articulation (épiphyse).
Il existe un risque de lésion de la zone de croissance (épiphysiodèse) et un risque d'arthrose.

La fracture de Tillaux représente une forme particulière de fracture de type III : elle survient chez le grand enfant qui a déjà soudé une partie de la zone de croissance : lors d'un mouvement de rotation externe, le ligament tibio-fibulaire antérieur arrache un fragment osseux.

Les fractures non déplacées seront traitées par immobilisation dans un plâtre cruro-pédieux, sans anesthésie.
La durée d'immobilisation sera de 6 semaines.

Les fractures déplacées imposent une réduction parfaite, soit en technique percutanée (travail sous appareil de radioscopie) ou à foyer ouvert avec contrôle visuel.
L'intervention chirurgicale ne dispense pas d'une immobilisation plâtrée de 6 semaines.

Fracture décollement épiphysaire de type III (partie interne de l'épiphyse du tibia).
Fracture décollement épiphysaire de type III (partie externe de l'épiphyse du tibia) : fracture de Tillaux.
Fracture décollement épiphysaire de type III : technique d'ostéosynthèse percutanée.
   
Les fractures décollement épiphysaire type IV : 
Le trait de fracture passe en partie dans la zone métaphysaire, puis dans la zone de croissance, puis gagne l'intérieur de l'articulation (épiphyse).
Il existe un risque de lésion de la zone de croissance (épiphysiodèse) et un risque d'arthrose.

La fracture de Mac Farland est consécutive à un mouvement d'adduction (déplacement du pied vers l'intérieur par rapport à la cheville).

Les fractures non déplacées seront traitées par immobilisation dans un plâtre cruro-pédieux, sans anesthésie.
La durée d'immobilisation sera de 6 semaines.

Les fractures déplacées imposent une réduction parfaite, soit en technique percutanée (travail sous appareil de radioscopie) ou à foyer ouvert avec contrôle visuel.
L'intervention chirurgicale ne dispense pas d'une immobilisation plâtrée de 6 semaines.

   
Fracture décollement épiphysaire de type IV : fracture de Mac Farland.
Fracture décollement épiphysaire de type IV déplacée, associée à une fracture déplacée de l'extrémité inférieure du pérone : ostéosynthèse à foyer ouvert.
   
Les autres fractures : fracture triplane : 
Il s'agit d'une fracture de type IV : le trait de fracture passe en partie dans la zone métaphysaire, puis dans la zone de croissance, puis gagne l'intérieur de l'articulation (épiphyse), mais dans chaque région, il change de plan dans l'espace.

Le traitement est le plus souvent chirurgical.
Fracture triplane (décollement épiphysaire de type IV).
Fracture triplane (décollement épiphysaire de type IV).
   
Les autres fractures : décollement épiphysaire de la malléole externe :

Il s'agit de fractures de type I, très fréquentes, représentant l'équivalent en période de croissance d'une entorse ligamentaire de l'adulte.
Elles surviennent par mécanisme de varus forcé ("en se tordant la cheville"), le pied se couchant sur le côté, en marchant, courant, sautant.
L'examen clinique retrouve un gonflement en regard de la malléole externe, avec ou sans écchymose, et la papation déclenche une douleur sur la zone de croissance.

L'examen radiographique a l'apparence de la normalité.

Le traitement est orthopédique, par immobilisation dans une botte plâtrée pendant 3 semaines, repos sportif de 6 semaines, sans aucune rééducation à prévoir.

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